Témoignages d'aumôniers en mission dans les hôpitaux et cliniques du diocèse.

3ème semaine : les mots de Pierre Marie (CH de Denain) et de Yannick, qui témoigne de l’accompagnement au moment de la fin de la vie (CH de Valenciennes)

Lorsque le centre hospitalier (hôpital et 2  Ehpad) s’est fermé aux visites devant la montée de l’épidémie, j’ai d’abord, moi aussi, été empêché de présence, sauf s’il y avait des demandes explicites en situation de fin de vie. J’ai ressenti une grande souffrance de ne pouvoir continuer à rencontrer les personnes que je voyais assez régulièrement, en particulier au V120 et dans les 2 Ehpad. Ces personnes, pour la plupart isolées, attendaient souvent le jour de mes visites et, pour certaines, ne comprendraient pas que je n’aille plus les voir.

De plus, pour ces établissements, cela contredisait ce que le président avait annoncé, et aussi les échos que nous avions eu de l’aumônier national (rencontre des représentants des cultes avec le ministre de l’intérieur qui a assuré que « les aumôniers des hôpitaux, des établissements médico-sociaux, des prisons, pourront continuer à travailler »)

J’ai donc cherché à rencontrer le directeur des soins qui m’a accordé un moment de son précieux temps. J'ai su que la situation dans le CH et V120 était tendue et le virus présent, d’où l'interdiction d'y aller.

Les malades de la Covid sont répartis dans tous les services car il n'y a pas d'unité spécifique, ce qui complique le fonctionnement. C'est la raison pour laquelle il m’est demandé de ne pas passer dans les services, sauf si on fait appel à moi ; auquel cas on m'accueillera et m'équipera.

Par contre, le directeur des soins encourage que je puisse aller dans les 2 Ehpad comme je le souhaite pour ne pas recréer d'isolement dommageable.

L’accomplissement de la mission reste compliqué mais il y a de l'écoute de la part des responsables hospitaliers, et c'est réconfortant.

Personnellement, je reste très prudent écoutant mon médecin qui me rappelle que j'ai eu de graves problèmes respiratoires en début d'année que je ne voudrais pas revivre, peut-être autrement. Je fais donc confiance à la Providence et au discernement pour me guider.

Pierre-Marie Micheaux, aumônier au Centre hospitalier de Denain

 

COVID sur le CHV

 Lorsque vous vous rendez en unité COVID sur le centre hospitalier de Valenciennes, vous êtes, dès votre arrivée dans les trois services dédiés, pris en charge par une infirmière qui vous explique comment vous habiller pour assurer une protection optimale : blouse, sur chaussures, masque FFP2, charlotte, lunettes, sur-blouse, désinfection, …

Vous réalisez alors que tous ces soignants qui passent leur journée à servir ceux qui sont atteints, risquent leur santé et vont au-delà d’eux-mêmes.

Les demandes transmises sont relatives à la prière au moment de la fin de la vie pour remettre toute la personne malade entre les mains de celui dans lequel elle croit.

Cette prière de l’Eglise compte dans les derniers instants, car elle permet de s’abandonner, de faire encore confiance même quand tout semble perdu.

Il ne s’agit pas seulement d’aider la personne à se sentir pacifiée mais aussi, et par-dessus, tout de la soutenir dans son aspiration à se relier à ce tout-Autre, qu’on appelle Dieu.

J’accompagne ce dernier acte de foi en la vie par un geste et une parole pour la personne qui est encore là, vivante face à moi.

Qu’elle soit consciente ou pas, je sais que la personne ressent cette présence qui lui redit qu’elle est encore quelqu’un et qu’elle compte.

Ses proches, qu’ils soient dans la chambre ou en union de pensée, sont eux aussi touchés par cette prière qui les confie et qui les associe.

Ce rite est pour moi infiniment humain car toujours il redit que toute vie est habitée par un amour qui nous dépasse et qui nous attend.

Jésus, au cours de sa vie, s’est approché de ceux qui allait mourir pour qu’ils expérimentent que la vie ne s’éteint pas mais qu’elle est appelée à renaître.

Je garde en mémoire toutes ces personnes rencontrées qui refont de moi à chaque fois quelqu’un de plus vivant.

Yannick Bégard, diacre aumônier au Centre Hospitalier de Valenciennes

 


 « J’étais malade, et vous m’avez visité » Mat 25,36

L’attention aux personnes malades ou touchées par la dépendance est une mission de chaque baptisé. Bien sûr, nous n’avons pas tous le charisme ou la possibilité d’aller à leur rencontre, mais tous, nous pouvons participer à ce que l’Eglise se fasse proche d’eux, tous nous pouvons permettre que leur soit proposé une écoute fraternelle empreinte de la proximité et de la tendresse du Christ, tout simplement en rappelant à quelqu’un qui est hospitalisé, ou dont un proche l’est, qu’il peut demander à rencontrer l’aumônier de l’établissement, ou en proposant de l’avertir pour lui.

Coordonnées des aumôniers : cliquer ici

Ou par Myriam Segond, responsable diocésaine 06 04 47 80 13 - envoyer un courriel @

Article publié par service diocésain Aumôneries des établissements de santé • Publié le Jeudi 17 décembre 2020 • 1140 visites

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