Témoignages d'aumôniers en mission dans les hôpitaux et cliniques du diocèse.

Suite et fin (pour l'instant...)des témoignages avec celui de Laure à Valenciennes, Valérie à Le Quesnoy et René à Lambres les Douai

Paroles d’aumôniers hospitaliers en temps de Covid

(Témoignages reccueillis fin novembre)

 

Jeannette* m'avait fait promettre d'être à son chevet et de prier avec elle si elle sentait sa fin de vie approcher. Jeannette ne se bat plus. Ce confinement est celui de trop. Elle se meurt de solitude et d’épuisement… Je n'ai pas pu me rendre auprès d’elle cette semaine. Le virus circule dans la résidence, les visites sont très limitées. Sœur Paulette et moi, lui donnions la communion très régulièrement. Elle avait faim et soif de Jésus et tenait bon grâce à Celui qui nous devançait lors de nos rencontres. Lorsque la fin de sa vie terrestre sera proche, j’espère être prévenue et qu’il me soit permis de prier avec elle une dernière fois.

Ce même après-midi, une enveloppe m'attend sur mon bureau…C'est très inhabituel…Et je lis, après service Aumônerie, « à l'intention de Laure »... Sur le faire-part de naissance, les visages radieux de deux jeunes parents, et au milieu, celui, minuscule, de leur petite Anaëlle. Ces parents ont perdu successivement deux bébés dont nous avions célébré les funérailles. Les funérailles de bébés me bouleversent toujours, communion mystérieuse au chagrin des parents. Je me souviens bien de ce couple très éprouvé, de leurs bébés. J’avais été touchée par leur tristesse mêlée à l’espérance. Merci à vous deux d'avoir espéré contre toute espérance. Oui, des ténèbres, la lumière resplendit ! Celle de votre confiance en la Vie.

 " La vie est mystérieuse, la vie est confiance, La vie est merveilleuse.
C'est dans un arc en ciel de sentiments Qu'Anaëlle est née.
Pleine de grâce, d'amour et de douceur, Notre petite fille remplit nos journées de joie et de tendresse" (extrait du faire-part)

 *Prénom modifié

 Laure Minet, aumônier au Centre Hospitalier de Valenciennes et de la Clinique du Parc de Saint Saulve

 

Je me sens aumônier inutile, d’autant que même si les visites étaient permises, je doute que mes enfants m'autoriseraient à me rendre à la clinique ou à l'hôpital dans les conditions actuelles, compte tenu des risques pulmonaires que j'encoure. Il me reste le téléphone, un outil merveilleux, mais si je me rappelle la formation à l’écoute, la parole ne représente que 7 % de la communication lors d'un échange avec une personne en fin de vie...

Alors oui, je suis frustré ! Fort heureusement pour moi, Soeur Nicole me partage chaque jour ses rencontres, les belles qui marquent à jamais, les terribles qui demandent bien de la force, les nouvelles expériences liées à ce fichu virus qui laissent les enfants assister derrière une vitre aux derniers instants de leur proche. Alors oui, je me pose des questions, j'espère que l'Esprit Saint, mon compagnon de route, va pouvoir me guider sur le chemin tortueux que nous empruntons depuis 8 mois. Alors oui, il va nous falloir sérieusement réfléchir, une fois la tempête passée et les informations me laissent penser que nous n'en sommes qu'aux premiers coups de vent, à ce que nous allons pouvoir faire pour retourner vers ceux qui souffrent. Aurais-je la force de revenir voir les soignants, les malades sans ce sentiment de "Fêter la victoire" sans avoir participé à la guerre, sans avoir parcouru les tranchées, sans avoir reçu les derniers soupirs.

Prions les uns pour les autres, et en particulier pour les malades que nous ne verrons pas, pour ceux que nous ne verrons plus et pour ceux qui ignorent qu'ils vont le devenir.

René Deletrez, aumônier à la Clinique St Amé de Lambres lez Douai et visiteur au CH de Douai

 

Depuis début septembre, je ne pouvais plus visiter les deux EHPAD (Vauban et Les Chênes) pour cause de contaminations à la Covid. Néanmoins, j'ai toujours maintenu le lien avec le personnel et les résidents en leur téléphonant régulièrement. Je contactais également la direction des établissements pour savoir si elle m'autorisait à reprendre mes visites. Fin octobre, j'ai obtenu cette autorisation tant espérée !

Pour Les Chênes, ce sont des visites en chambre et des rencontres dans les couloirs. Et c'est important les discussions dans les couloirs, le Seigneur nous y attend aussi !

Pour la résidence Vauban, avec une dizaine de résidents, nous nous retrouvons autour d'un partage d'évangile où chacun peut librement s'exprimer et donner ses intentions de prières avant la communion spirituelle. Je termine aussi par quelques visites en chambre.

A la clinique gériatrique, comme pour le premier confinement, mes visites sont suspendues sauf les accompagnements de fin de vie pour la prière de recommandation.

Je n'oublie pas l'ensemble du personnel pour qui cette situation est difficile, ils ont aussi besoin d'être écoutés.

Ce qui me touche, c'est l'accueil amical que je reçois à chacune de mes visites de la part des résidents et du personnel et je les en remercie de tout cœur.

Que nos prières soient source de réconfort pour tous ceux qui souffrent.

Valérie Feuillette, aumônier au centre hospitalier de Le Quesnoy


 « J’étais malade, et vous m’avez visité » Mat 25,36

L’attention aux personnes malades ou touchées par la dépendance est une mission de chaque baptisé. Bien sûr, nous n’avons pas tous le charisme ou la possibilité d’aller à leur rencontre, mais tous, nous pouvons participer à ce que l’Eglise se fasse proche d’eux, tous nous pouvons permettre que leur soit proposé une écoute fraternelle empreinte de la proximité et de la tendresse du Christ, tout simplement en rappelant à quelqu’un qui est hospitalisé, ou dont un proche l’est, qu’il peut demander à rencontrer l’aumônier de l’établissement, ou en proposant de l’avertir pour lui.

Coordonnées des aumôniers : cliquer ici

Ou par Myriam Segond, responsable diocésaine 06 04 47 80 13 - envoyer un courriel @

 

Article publié par service diocésain Aumôneries des établissements de santé • Publié le Mercredi 23 décembre 2020 - 17h48 • 734 visites

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