Heureux...
Depuis 1992, l'Église universelle célèbre tous les 11 Février, fête de Notre Dame de Lourdes, la Journée Mondiale du Malade. En France, elle se décline en un dimanche de la Santé.
L'accompagnement des personnes souffrantes et la préservation du don de la santé sont des priorités évangéliques. C'est l'occasion de confier à Dieu toutes les personnes qui souffrent ainsi que toutes celles qui sont au service de la santé. Cette année, le thème "Heureux" peut surprendre surtout après plusieurs mois de pandémie. Comment pouvons-nous être « heureux » dans l'épreuve ? Les difficultés de santé peuvent nous atteindre et notre foi est éprouvée..."Pourquoi ça m'arrive à moi ? Et pourtant je vais à la messe et je prie..."
Visiter une personne malade, c'est, tout d'abord, l'écouter et l'accompagner dans ses doutes, ses questions, sa souffrance parfois insupportable...
C'est accepter d'être à ses côtés, attentif à ses besoins dans un silence respectueux. Alors, nous faisons l'expérience que la relation nous sauve de l'enfermement. Notre attitude, humble et confiante, témoigne d'une Autre Présence et cela nous rend heureux, aussi bien la personne blessée que celle qui accompagne.
Dans la Bible, Dieu nous appelle au bonheur, et Jésus, dans l'Évangile, renouvelle sans cesse cet appel au bonheur, à la joie, à l'espérance.
Rencontrer le malade et l'accompagner.
Je dois d'abord me laisser rencontrer par le Seigneur qui m'appelle à aimer et à donner de la joie.
Quand j'accompagne une personne, je l'écoute et, je me réjouis des petits bonheurs quotidiens, des petites victoires de chaque jour.
Pour nous, les chrétiens, c'est d'avoir fait l'expérience personnelle qu'en Jésus, c'est Dieu qui vient nous rejoindre et prendre place dans nos vies. Cela ouvre à l'espérance et donne de rendre grâce.
Heureux ceux qui savent aimer en vérité et qui donnent de la joie, la vraie joie que Jésus nous donne.
Liliane Michel, visiteuse à l’aumônerie du CH de Valenciennes
Les témoignages de Jean Michel :
Visite au Centre Pénitencier
« J’étais seul et vous m’avez visité »
J’étais Aumônier de prison, et j’ai connu un homme qui était incarcéré dans ce que l’on appelle une unité protégée : protégée, pourquoi ?
Le monsieur était un ancien gendarme, et donc il était dans un secteur sous haute protection.
Le seul problème que je rencontrais, c’est qu’il voulait régulièrement assister à la cérémonie religieuse du samedi matin. Malheureusement, quand on se trouve en isolement, il n’est pas possible de se mélanger aux autres détenus.
Que faire ?? J’en ai parlé au Prêtre qui faisait la célébration en prison, et ensemble, nous avons cherché ce que nous pourrions mettre en place.
Dans mes visites hebdomadaires du mardi, le Prêtre m’a fourni une custode, cette petite boite dans laquelle on place l’hostie. J’ai réussi par ce biais à lui porter la communion.
Il y avait dans sa cellule une petite table, et nous mettions une nappe blanche, une bougie, le Crucifix, et nous commencions la lecture de l’Evangile ainsi que la prière pour offrir la communion.
Et je peux vous affirmer que nous vivions un moment très fort en émotion, aussi bien pour lui qui recevait le Corps du Christ, que pour moi-même qui lui offrais la communion.
Parole d’un bénévole qui visitait des prisonniers.
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Unité de soins palliatifs
Une visite inattendue
C’était un mardi. Je rentre dans la chambre après avoir frappé à la porte, et que l’on m’invite à rentrer. Je rentre donc et aperçois un jeune homme de type Algérien de 30 ans.
Je me présente, il me dit son prénom. Je n’avais pas encore compris qu’il ne parlait pas le français. Comment faire ?
Je me suis assis un moment auprès de lui sans parler. Nous nous sommes regardés, nous avons souri. Ce jeune homme était en train de manger des plats épicés que sa famille lui avait apportés, et notre seul contact a été la nourriture.
Il me présente une petite cuillère et nous avons passé un moment agréable à déguster les plats épicés. Notre seule communication : la nourriture.
Je suis repassé plusieurs fois dans sa chambre et à chaque fois que je lui rendais visite, il sortait ses desserts algériens que sa famille lui avait préparés, et nous dégustions de petits gâteaux très agréables.
Chaque visite avait son rituel basé entre-autre à la nourriture. Comme quoi, nous pouvons également rendre visite à une personne en fin de vie sans pour autant parler. Il y a d’autres moyens de communication : le non-verbal.
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La COVID a fait d’énormes dégâts
La rencontre. J’étais seul et vous m’avez visité.
Je me suis mis à visiter des personnes âgées en EHPAD (Etablissement pour Personnes Agées Dépendantes), parce que je trouve que ces gens ont particulièrement souffert de l’isolement.
Une visite, une cérémonie religieuse une fois par mois, un temps de prière chaque mardi matin, et ils sont contents de nous accueillir et nous sommes ravis de les revoir.
Avec chaque personne, nous partageons un moment agréable de foi, la lecture de l’Evangile du jour, quelques neuvaines.
Le temps d’aller chercher les résidents dans leur chambre, les installer ensemble. Puis, très vite, arrive l’heure du repas, et nous avançons nos aînés à table pour eux partager un temps de convivialité entre eux. Et voilà notre passage en EHPAD.