Entendre la demande spirituelle de la personne malade
C'est le père Jean-Marie Onfray, délégué diocésain à la pastorale de la santé pour le diocése de Tours et rédacteur en chef de la revue nationale des aumôneries qui était chargé d'approfondir cette priorité pour ceux qui proposent une écoute aux personnes fragilisées .
Après avoir abordé l'importance de faire corps en Église, il a souligné que la rencontre de la personne malade nous oblige à accepter de ne pas être détenteur d'un savoir sur l'autre et nous invite à sortir de nos réflexes de poser des « étiquettes » sur les personnes.
« ôte tes certitudes ! » nous a t-il lancé en affirmant que rentrer dans une chambre d'hôpital s'apparentait à la rencontre de Moïse devant le buisson ardent:
Le sacré, c'est ce sur quoi je ne peux pas mettre la main!
Il nous faut accepter d'être celui qui ne peut pas comprendre.
« Une demi-heure d'adoration devant le Saint Sacrement équivaut à une demi-heure d'écoute d'une personne en souffrance car l'une et l'autre sont révélateurs du mystère de Dieu. »
Être présent à la vérité de l'autre est fatiguant, mais, c'est le chemin nécessaire afin qu'il redevienne sujet de son histoire s'il le désire. C'est le silence de l'écoute qui permet la parole déterminante pour la personne en souffrance.
Arrive la question du combat spirituel qui nous traverse tous lorsque l'on tombe malade: « Est-ce que j'existe encore? »
Si la douleur est à combattre et n'a aucune vertu , la souffrance implique une résonance en nous qui demande à s'exprimer.
Depuis que Dieu s'est fait homme,le plus spirituel se dit dans le plus charnel, la transcendance est dans l'épaisseur de l'existence.
Entendre la demande spirituelle de la personne malade nous demande dans un même élan de se risquer sur des chemins inconnus dans la confiance à Celui qui nous devance.
yannick BEGARD