Les aumôniers de prison et d'établissement de santé partagent une journée de récollection

C'était une première ! La journée a été riche d'échanges, et très appréciée par tous.

A l'origine, une rencontre fortuite, comme tant d'autres à la maison du diocèse de Raismes : des personnes qui se croisent dans le couloir... l'un, aumônier en établissement pénitentiaire, l'autre en établissement de santé... Mais cette fois-ci, l'échange va au-delà des salutations d'usage, jusqu'à se dire que la mission et les réalités vécues dans chacun de ces établissements ont des traits communs.

Alors, si nous les partagions ?

Les aumôniers hospitaliers vivent chaque année une journée de récollection, elle est déjà prévue pour le 26 juin : c'est décidé, elle sera commune avec les aumôniers de prison et celles et ceux qui participent à cette mission ! L'aventure est lancée !

Le jour J, nous rappelons ce que nous repérons comme réalités communes à la vie en détention et en hospitalisation :

  • La perte de repères
  • L’éloignement d’avec les proches
  • La notion de « temps suspendu » : attente du jugement ou d’un diagnostic ; temps de la condamnation ou du protocole de traitement…
  • Un rapport à la mort parfois plus aigu
  • Le rapport aux autres : ses semblables (hospitalisés, détenus) ; ceux qui ont un « pouvoir » sur moi (juge, médecins, gardiens, soignants...)

La matinée est l'occasion de faire mieux connaissance à travers ce qui nous a mené à la mission que nous remplissons aujourd'hui et comment nous la vivons, comment elle nous transforme aussi...

L'après midi, nous faisons relecture d'une rencontre : les aumôniers hospitaliers reçoivent le récit d’une rencontre en prison, et les aumôniers de prison, celui d’un accompagnement en milieu hospitalier.

La journée se termine par l’eucharistie partagée, lors de laquelle nous exprimons action de grâce et prière d’intercession pour les personnes en souffrance que nous rencontrons.

Quelques propos échangés :

« Nous rencontrons la personne d’abord en son humanité (et non sa maladie ou ses actes) »

« Accompagner des personnes en fin de vie m’apprend l’humilité. »

« Nous sommes un petit bout de liberté pour les détenus »

« Les détenus m’ont permis de faire des choses dont je me croyais incapable : j’étais rancunière… alors, comment pouvoir parler du pardon avec les détenus ? Ce sont eux qui m’ont encouragée, mise au défi de contacter quelqu’un à qui j’en voulais beaucoup. »

« La prière avant et après la visite : pour déposer... Je ne peux porter toute la misère du monde. »

« La confiance que nous accorde les gens me surprend toujours »

« Avec le temps, je suis moins dans l’inquiétude de ce que je vais faire ou dire, mais plutôt dans la découverte : qu’est-ce que Dieu va me donner de vivre aujourd’hui dans les visites ? »

« Même quand Dieu n’est pas nommé, la rencontre nous révèle quelque chose de Lui »

 

Article publié par service diocésain Aumôneries des établissements de santé • Publié le Lundi 17 juillet 2023 • 732 visites

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