" Les personnes que nous visitons sont parfois très loin de l’église. Mais la plupart d’entre elles ont cherché à vivre, comme elles le pouvaient. Elles ont essayé de faire un peu de bien, tout simplement, autour d’elles. Et bien, elles sont fils et filles de Dieu, même si elles ne sont pas baptisées, même si elles ne participent pas aux sacrements de l’église, même si elles ne vont jamais se confesser. Elles le sont devenues par la qualité de leur relation. En d’autre termes, si elles peuvent vivre comme cela, c’est que Dieu leur a donné de vivre de cette manière, parce qu’il est le premier à être pauvre, artisan de paix, doux, miséricordieux et juste. Etre fils ou filles de Dieu, c’est avoir été engendrés par lui à vivre comme lui. C’est pour cette raison que ces personnes ont tant à nous donner.
L’Evangile nous invite à croire que « le Christ est réellement présent » au coeur de la relation. Il se communique dans l’entre-nous de la rencontre, même si nous ne prononçons pas son nom, même si la personne visitée ne le connaît pas. Il se donne réellement dans la mesure où chacun est vrai avec lui-même, cherchant simplement à poser les gestes et à dire les paroles qui sonnent justes à ce moment là. Il est donc tout à fait possible de parler de ce qui fait la vie du patient, de ses enfants, de son métier, de ce qu’il ou elle aime dans la vie sans lui parler d’autre chose, tout en lui communiquant en même temps la présence réelle du Christ. Le signe de sa présence est la paix qui s’instaure dans le dialogue et une certaine joie dépouillée, mais bien réelle. "
Pére Philippe Bacq