Paroles d’aumôniers hospitaliers en temps de Covid
(Témoignages reccueillis fin novembre)
J’écris quelques lignes en union et solidarité avec tous les aumôniers du diocèse qui visitent dans les hôpitaux, portent la communion, prient avec les malades, soutiennent les familles, les soignants, font des liens avec les prêtres et les familles, avec les bénévoles des équipes qui ne peuvent pas visiter…Nous sommes présence de l’Eglise dans les hôpitaux du diocèse. J’ai été appelée à prier auprès de patients mourant du covid, parfois derrière une vitre ou derrière une porte. Les soignants m'ont exprimé : « le plus difficile, c'est de mettre la mettre la personne dans une housse en sachant que les familles ne verront plus son visage… ». Le médecin et l’équipe gèrent ce moment avec beaucoup d'humanité. Pour moi, c’est nouveau car en mars-avril, je n'avais pas été appelé en réanimation pour les malades du Corona ...Heureusement tous ne meurent pas, et certains demandent un soutien spirituel. Je vais alors les rencontrer, équipée de la tenue de protection.
Dans les autres services, je suis appelée par des personnes extérieures à l'hôpital pour faire le lien car elles-mêmes ne peuvent plus visiter; par le Père Bernard qui reçoit des appels de paroissiens (lui-même va donner le sacrement de l'onction). Je visite tous les patients au service de soins palliatifs, j’y vis des accompagnements de fin de vie en lien aussi avec les 3 psychologues de l'hôpital. Je rends hommage à tous les soignants qui vivent leur métier comme une vocation, qui reviennent travailler malgré leur journée de repos. Bien sûr, je dois annuler la réunion de l'équipe des visiteurs bénévoles prévue en Novembre. Prier...Prier...Soutenir ceux qui ont besoin de réconfort... Sans oublier ceux qui meurent d’autres maladies, du cancer...
Sœur Nicole, aumônier au Centre Hospitalier de Douai
De juin à octobre, nous avons eu la joie de nous retrouver, toute l'équipe d'aumônerie, chaque mois. Cela nous a permis de maintenir les liens.
Depuis début Novembre, je me suis à nouveau retrouvée "confinée" à l'Ehpad 15 jours, mais depuis une semaine, après un écrit de la direction des soins à tous les cadres de santé, je visite les services de l’hôpital sur demande des patients et en lien avec les soignants. Afin de préserver le plus possible l'Ehpad, j'y suis en début de semaine et le dernier jour de ma semaine de travail je me rends à l'hôpital. Je perçois que la situation est dure pour les soignants et non-soignants, pour tout l'hôpital. Continuons de les porter là où nous sommes dans la prière, ils en ont besoin, comme les malades et leur famille.
Avec foi, espérance et charité gardons confiance.
Myriam Fleury, aumônier au Centre hospitalier de Le Cateau
Pour l’instant, je continue visites et célébrations en Ehpad avec une sœur, pour ne pas faire courir de risque à Gérard notre prêtre accompagnateur un peu âgé…
A l'hôpital, je réponds aux demandes et je dois dire qu’elles sont rares.
En Ehpad, nos visites sont attendues non seulement par les résidents mais aussi par le personnel qui se confie et demande souvent de prier pour eux. Ils se sentent seuls !! Le fait que les résidents ont peu de visites et qu’elles se passent dans une pièce au rez-de-chaussée, il règne dans les longs couloirs une atmosphère lourde et triste. Pour ma part, cette période donne un autre sens à la mission.
Nathalie Richepain, aumônier au Centre hospitalier de Fourmies
A Saint- Amand les cas de covid se multiplient, j’accompagne les malades de l'hôpital par téléphone et je visite les malades vulnérables seuls à domicile, ils me demandent souvent de recevoir la communion.
Sr Francelyne, aumônier au Centre hospitalier de Saint Amand
« J’étais malade, et vous m’avez visité » Mat 25,36
L’attention aux personnes malades ou touchées par la dépendance est une mission de chaque baptisé. Bien sûr, nous n’avons pas tous le charisme ou la possibilité d’aller à leur rencontre, mais tous, nous pouvons participer à ce que l’Eglise se fasse proche d’eux, tous nous pouvons permettre que leur soit proposé une écoute fraternelle empreinte de la proximité et de la tendresse du Christ, tout simplement en rappelant à quelqu’un qui est hospitalisé, ou dont un proche l’est, qu’il peut demander à rencontrer l’aumônier de l’établissement, ou en proposant de l’avertir pour lui.
Coordonnées des aumôniers : cliquer ici
Ou par Myriam Segond, responsable diocésaine 06 04 47 80 13 - @